Les impacts du e-commerce sur la logistique urbaine
Aujourd’hui le secteur du e-commerce affiche de belles performances et il ne cesse de croître +11,6% (par rapport à 2008. source FEVAD). Synonyme de profit pour de nombreuses entreprises, l’e-commerce engendre des changements significatifs autour de la logistique urbaine. Qu’il s’agisse de rationaliser le volume des colis, ou d’opter pour des moyens de transport plus propres les logisticiens doivent s’adapter à ces nouveaux modes de consommation en optimisant leur stratégie de distribution en centre-ville.
Les effets du e-commerce sur la mobilité des villes
L’essor constant du e-commerce augmente considérablement la concurrence et cela pousse les acteurs du marché à se livrer une bataille de performance pour satisfaire des consommateurs toujours plus exigeants. Cela impacte fortement la logistique urbaine. Les effets du e-commerce posent quelques difficultés par rapport à l’aménagement des infrastructures de transports et des systèmes de distribution en ville, où la congestion et l’accessibilité au centre-ville constituent des points critiques.
La livraison : une étape clé
Ces obstacles poussent les acteurs de la logistique à faire évoluer leur stratégie. Certains préfèrent garder la main sur leur supply chain, comme c’est le cas du géant américain Amazon qui redouble d’effort pour livrer ses clients en quelques heures seulement. D’autres acteurs préfèrent externaliser en faisant appel à des prestataires logistiques spécialisés pour tout gérer. Un choix stratégique, mais très important puisque la livraison est l’un des premiers critères d’achat.
La livraison à domicile est l’une des solutions privilégiées pour plus de 80% des acheteurs, mais cela reste une option très contraignante en terme de coût et d’organisation pour une entreprise. Les points relais sont une alternative qui rencontre un franc succès auprès des consommateurs. Moins cher que la livraison à domicile, les points relais jouent un rôle primordial pour la logistique urbaine. En effet, les logisticiens peuvent rationaliser les colis dans un même lieu, mais aussi proposer des horaires flexibles pour les consommateurs. En général, ils sont ouverts six jours par semaine, jusqu’à tard dans la soirée. Cette solution a également un impact environnemental positif puisque le nombre d’arrêt est limité par rapport aux livraisons à domicile.
Densité du trafic et réglementations en zone urbaine
L’augmentation des achats e-commerce densifie inévitablement le trafic en zone urbaine. D’après l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), la livraison des colis vers des particuliers représente 20% du trafic actuel, occupe 30% de la voirie et se trouve à l’origine de 25% des émissions de gaz à effet de serre. Si les premiers kilomètres sont bien maîtrisés (flux tendus entre stocks et centres de livraison), les coûts de transports sont souvent les plus élevés lorsque l’on se rapproche du client final. En effet, le dernier kilomètre est la partie la plus coûteuse dans la chaîne logistique. C’est le « défi du dernier kilomètre » auquel se confrontent de nombreux logisticiens. Un défi à la fois écologique et économique !
Par ailleurs, les réglementations impactent aussi la logistique urbaine. Les réglementations sont spécifiques à chaque ville, ce qui est valable dans une ville peut être différent dans une autre ville. Cela rend la coordination difficile pour une entreprise opérant sur l’ensemble du territoire. Effectivement, les nouvelles réglementations instaurées dans la plupart des centres-villes, comme l’interdiction future des véhicules roulant au diesel, les zones piétonnes, les difficultées pour se garer, ou encore le respect des plages horaires de livraison sont autant de contraintes à prendre en compte. Par exemple à Strasbourg, les livraisons doivent être effectuées entre 6h et 10h30. Les véhicules les moins polluants, quant à eux, bénéficient d’une heure supplémentaire.
Cette densification du trafic oblige les agglomérations et transporteurs à travailler ensemble pour trouver des solutions afin de fluidifier la circulation en ville.
Les innovations pour la logistique urbaine du dernier kilomètre
Bien que non exhaustif, vous trouverez ci-dessous quelques innovations en réponses aux problématiques de dernier kilomètre des entreprises de logistiques, mais aussi des villes qui veulent limiter le bruit et la pollution en centre-ville.
Une flotte de véhicule verte
De nombreuses entreprises ont remplacées leur flotte de véhicule pour passer à des véhicules plus propres et 100% électrique, hybrides ou utilisant des biocarburants pour les livraisons du dernier km en centre-ville. Des solutions alternatives sont déjà en cours d’expérimentations : triporteurs, ou encore vélos électriques…
Livraison collaborative
La livraison collaborative, proposée par de nombreuses start-up, apporte une réponse innovante en faisant le choix des particuliers pour assurer la livraison du dernier kilomètre. En faisant appel à des particuliers, ces entreprises proposent une livraison nouvelle génération à des horaires plus larges. Par ailleurs, ce nouveau mode de distribution réduit considérablement les émissions de CO2 puisque les particuliers-livreurs utilisent généralement leur vélo pour livrer les clients.
La robotique
La robotique et les drones répondent à certaines problématiques comme la livraison dans la journée, ou encore la décongestion des routes. Aux États-Unis, des entreprises expérimentent ce nouveau mode de livraison. Fedex a par exemple créé son propre robot livreur pour des livraisons plus rapides et plus écologiques en centre-ville. Il est actuellement en partenariat avec Walmart, et Pizzat Hut. En phase test pour le moment, il pourrait à terme être proposé comme une solution de livraison commerciale.
La livraison en zone urbaine et notamment la livraison du dernier kilomètre, s’est toujours révélée être complexe. Les nouvelles technologies et les nouvelles solutions qui apparaissent révolutionneront sûrement la logistique urbaine dans les années à venir. Par contre, il faudra tout de même faire face à des problématiques politiques et réglementaires avant que les nouveaux modes de livraisons se démocratisent à grande échelle.
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