Réduire l’absentéisme dans l’industrie : 5 stratégies efficaces pour optimiser la productivité et fidéliser les talents
L’absentéisme est un enjeu de taille pour les entreprises industrielles, touchant directement leur productivité et leur compétitivité. Avec un taux d’absentéisme moyen de 4,8% en 2023 selon le Baromètre de l’Absentéisme 2024, la réduction des absences injustifiées ou répétées devient une priorité pour nombre de dirigeants. Décrit comme l’un des fléaux du travail contemporain, l’absentéisme ne cesse de croître. Si certaines absences sont inévitables, à ne pas confondre avec les absences (formations, congés maternité, etc…), il est possible de diminuer leur fréquence et leur durée par des actions ciblées. Voici donc 5 stratégies clés pour réduire l’absentéisme et améliorer le bien-être de vos salariés.
Les différents types d’absentéisme au travail
Dans un premier temps, avant de vouloir trouver des solutions à l’absentéisme croissant que vous observez dans vos équipes, il faut connaître la nature de celui-ci. En effet, il existe 6 types d’absentéisme. C’est en les identifiant que vous pourrez adopter la stratégie la plus adaptée pour répondre à cet absentéisme.
- L’absentéisme non lié au travail : type épidémique, entraînant des arrêts maladies pour maladie extérieure au travail ;
- L’absentéisme lié au travail, aux tâches effectuées : équivaut aux troubles musculosquelettiques ;
- L’absentéisme de protection en réponse à la présence d’un management trop autoritaire et/ou toxique ;
- L’absentéisme d’équilibrage entre la vie professionnelle et la vie personnelle comme par l’exemple un enfant malade ou encore un salarié aidant de personne à mobilité réduite ;
- L’absentéisme d’opportunisme quand le salarié n’a pas de raison apparente et réelle pour s’absenter ;
- L’absentéisme invisible, qui est présent qu’on le croit, qui correspond au fait que le salarié fait simplement acte de présence au travail mais qui fait autre chose sur son temps de travail.
Les conséquences de l’absentéisme
Il peut avoir des conséquences si son origine n’est pas connue. Entre autres, cela pour avoir un coût financier important si cela engendre le remplacement d’un salarié. En effet, en cas de congés maladie longs, l’entreprise va chercher un remplacement en intérimaire ou en CDD ce qui implique à la fois des coûts RH et des coûts financiers s’il y a négociation de salaire.
Outre l’aspect financier de l’absentéisme, cela perturbe le fonctionnement de l’entreprise qui ne peut maximiser sa productivité. Plus encore, en cas de non-remplacement, cela pet impacter les autres salariés qui se voient augmenter leur charge de travail pour pallier l’absence d’un ou de plusieurs membres de l’équipe.
Après avoir étudié face à quel type d’absentéisme vous faites face, vous pouvez envisager les 5 stratégies suivantes.
Comment calculer le taux d’absentéisme ?
Le taux d’absentéisme est le pourcentage obtenu en rapportant le nombre de jours d’absence au nombre total de jours théoriques travaillés sur une période donnée comme un mois ou une année.
Ainsi, sa formule de calcul est la suivante :
Taux d’absentéisme (%) = (Nombre total de jours d’absence / (Nombre de salariés × Nombre de jours ouvrables)) × 100
Prenons l’exemple d’une entreprise de production industrielle qui compte 200 salariés travaillant dans l’usine de fabrication et qui fonctionne 5 jours par semaine soit environ 230 jours ouvrables sur une année. Durant l’année écoulée, les jours d’absence ccumulés pour l’ensemble des salariés s’élèvent à 920 jours (malade, accident du travail, congés sans solde, etc…).
Le taux d’absentéisme se calculera de la façon suivant : (900 / (200 × 300)) x 100 soit 2 %.
Ainsi, on peut dire que pour chaque 100 jours de travail potentiels, 2 jours sont perdus à cause de l’absentéisme ce qui entraîne une perte de la production, des coûts supplémentaires et des risques de sécurité.
5 stratégies efficaces pour optimiser la productivité et fidéliser les talents
1. Améliorer les conditions de travail physiques 💪🏻
L’une des principales causes d’absentéisme dans le secteur industriel est liée aux troubles musculosquelettiques (TMS), qui découlent souvent de conditions de travail difficiles. Ces troubles rassemblent des douleurs aux articulations, aux muscles et aux tendons. Les postes exigeants physiquement, tels que ceux impliquant des mouvements répétitifs ou la manutention de charges lourdes, sont particulièrement concernés. Bien que les industriels mettent en place des solutions pour améliorer la qualité de vie au travail et les conditions de leurs salariés, plusieurs pistes peuvent être explorées.
Comment agir ?
- En évaluant les risques ergonomiques : Faites un audit régulier des postes de travail pour identifier les facteurs de risque. Cela peut inclure la réorganisation des espaces de travail ou l’introduction d’équipements plus ergonomiques (ex. sièges réglables, tapis antifatigue, etc.).
- En formant les salariés aux bonnes postures : Organisez des sessions de sensibilisation sur les gestes et postures à adopter pour éviter les blessures. Ces formations doivent être répétées pour garantir leur efficacité à long terme.
- En promouvant des exercices réguliers : Encourager les micropauses et les exercices de renforcement musculaire pendant la journée peut prévenir les TMS et améliorer le bien-être général des employés.
En investissant dans l’amélioration de l’environnement de travail, non seulement vous réduirez les absences pour cause de TMS, mais vous augmenterez également la satisfaction de vos équipes. Si la satisfaction de vos équipes est palpable, alors la motivation ainsi que la performance seront au rendez-vous.
2. Renforcer le soutien psychologique et la prévention du stress 👂🏼
Les problèmes de santé mentale sont aujourd’hui l’une des premières causes d’arrêts longs, surtout dans les secteurs où la pression et les délais sont élevés, comme l’industrie. Stress, anxiété, voire dépression peuvent amener les salariés à s’arrêter plus longtemps que prévu.
Que faire ?
- Mettre en place un programme de soutien psychologique : Proposez un accès à des services de conseil ou des thérapies pour les salariés en difficulté. Les entreprises peuvent externaliser ce type de service ou recruter un professionnel de la santé mentale en interne.
- Former les managers à la gestion du stress : Un bon manager peut faire toute la différence dans la gestion du stress des équipes. Offrez des formations aux managers pour qu’ils sachent identifier les signes de fatigue mentale et apportent un soutien adapté.
- Proposer des ateliers sur le bien-être : Des ateliers sur la gestion du stress, la pleine conscience ou la relaxation peuvent aider les employés à mieux gérer les situations de pression.
Selon une étude récente, les salariés bénéficiant d’un soutien psychologique sont 2,7 fois moins susceptibles de s’arrêter pour des problèmes de santé mentale, ce qui montre l’importance de ce type de programme.
3. Optimiser la communication et la reconnaissance au travail 🫱🏻🫲🏼
Le manque de reconnaissance est un facteur souvent sous-estimé, mais il contribue fortement à l’absentéisme, en particulier chez les salariés en quête de sens dans leur travail. Des salariés qui ne se sentent pas valorisés ou dont les efforts ne sont pas reconnus sont plus enclins à l’absentéisme.
Solutions à mettre en place :
- Encourager le feedback positif : Implémentez une culture de la reconnaissance où les managers félicitent régulièrement les efforts et les réussites des salariés.
- Instaurer des récompenses régulières : Que ce soit des primes de performance, des reconnaissances publiques ou des programmes de récompenses, ces initiatives motivent les employés à s’investir davantage.
- Miser sur la transparence : Une bonne communication sur les objectifs et les résultats de l’entreprise contribue à créer un sentiment d’appartenance. Un salarié qui comprend son rôle au sein de l’organisation est plus motivé et moins sujet aux arrêts.
4. Adapter les horaires et promouvoir l’équilibre vie professionnelle vie personnelle ⚖️
Le rythme de travail peut jouer un rôle important dans l’apparition de l’absentéisme. Dans le secteur industriel, où les horaires sont souvent rigides et la charge de travail importante, une souplesse accrue peut faire toute la différence.
Actions possibles :
- Proposer des horaires flexibles : Lorsque cela est possible, offrir des aménagements d’horaires peut contribuer à une meilleure gestion de la fatigue et du stress. Par exemple, permettre à certains salariés de choisir leurs heures de début et de fin de journée.
- Mettre en place des journées de récupération : Si les cycles de production ou les pics d’activité le permettent, offrir des jours de récupération après des périodes de forte activité (par exemple après des semaines de travail intensif) peut aider à prévenir l’épuisement.
- Favoriser un meilleur équilibre vie professionnelle – vie personnelle : Soutenir les initiatives qui permettent aux salariés de concilier leur vie privée et professionnelle, par exemple via des services de garde d’enfants ou des congés adaptés, diminue les risques de burn-out.
5. Impliquer les salariés dans les décisions liées à leur santé et bien-être 🤔
Les employés ont souvent une bonne compréhension de ce qui pourrait améliorer leur bien-être au quotidien. En les impliquant dans les décisions concernant leur environnement de travail, les entreprises peuvent identifier les facteurs de stress ou d’inconfort et les traiter rapidement.
Comment procéder ?
- Organiser des sondages réguliers : Interrogez les salariés sur leurs conditions de travail, leur niveau de stress, et leurs attentes en matière de bien-être. Ces données permettront de mieux adapter les actions.
- Créer des groupes de travail : Ces groupes peuvent être composés de représentants des différents services pour discuter et proposer des améliorations concrètes liées à la santé et au bien-être.
- Favoriser les moments de convivialité : Des événements d’équipe ou des pauses communes peuvent renforcer le sentiment d’appartenance et réduire le stress lié à un environnement de travail trop formel.
Conclusion
Réduire l’absentéisme dans l’industrie ne se fait pas du jour au lendemain. Cela exige une approche holistique qui combine l’amélioration des conditions de travail, le soutien psychologique, une communication efficace, et une flexibilité dans la gestion des horaires. En mettant en œuvre ces cinq stratégies, les entreprises peuvent non seulement réduire significativement les absences, mais aussi améliorer la rétention des talents, augmenter la productivité, et créer un environnement où il fait bon travailler.
FAQ : Absentéisme dans l’industrie
L’absentéisme dans le secteur industriel est souvent lié à des facteurs physiques et psychologiques propres aux métiers exigeants. Voici quelques causes principales et des données qui illustrent cette réalité :
– Troubles musculosquelettiques (TMS) : Les TMS sont responsables de nombreux arrêts de travail, particulièrement dans les secteurs de la logistique et de la production où la manutention, les postures inconfortables et les mouvements répétitifs sont fréquents. En 2023, ils représentaient environ 32% des arrêts longs dans l’industrie.
– Stress et surcharge de travail : Le secteur industriel est soumis à une pression importante pour respecter les délais de production et répondre à une demande souvent fluctuante. Cette pression engendre du stress, qui est une cause majeure d’absentéisme de longue durée. Selon le baromètre WTW 2024, les problèmes de santé mentale, comme le stress et l’anxiété, sont à l’origine de 32% des arrêts longs dans le secteur tertiaire, mais ils sont également importants dans l’industrie.
– Pénibilité des conditions de travail : La nature même des tâches, souvent physiquement exigeantes, joue un rôle central dans l’absentéisme. Les salariés confrontés à des conditions de travail difficiles ou dangereuses sont plus enclins à s’arrêter pour des blessures, maladies ou épuisement physique.
Améliorer le bien-être des salariés est devenu un impératif stratégique pour les entreprises, notamment celles du secteur industriel. Voici plusieurs actions concrètes à entreprendre :
– Instaurer des programmes de bien-être au travail : Le bien-être global des salariés, qu’il soit physique, mental ou financier, a un impact direct sur leur présence et leur engagement. Des études montrent qu’un salarié en bonne santé mentale est 2,7 fois moins susceptible de prendre des arrêts longs. Et pour cela, cela peut être ingénieux de créer un programme de bien-être incluant des sessions de kinésithérapie pour prévenir les douleurs dorsales, des ateliers de gestion du stres, etc…
– Favoriser un environnement de travail ergonomique : Une mauvaise ergonomie est l’une des principales causes des TMS. Offrir des solutions telles que des sièges ajustables, des équipements de levage, ou des stations de travail à hauteur variable contribue à la prévention des blessures.
– Promouvoir l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle : Les salariés qui peuvent équilibrer vie privée et vie professionnelle sont moins enclins à s’absenter. En offrant des horaires flexibles, ou la possibilité de récupérer des heures après des périodes de surcharge, vous réduisez les risques de burnout.
La réduction de l’absentéisme ne se traduit pas uniquement par une amélioration immédiate de la productivité. Les impacts positifs se font également ressentir sur le long terme, tant sur le plan économique qu’humain.
– Augmentation de la productivité : Un salarié qui est physiquement et mentalement en bonne santé sera plus productif. Les entreprises qui parviennent à réduire leur taux d’absentéisme constatent généralement une augmentation de la productivité de leurs équipes de 5 à 10% grâce à une meilleure présence et un climat de travail plus serein.
– Fidélisation des talents : Les entreprises qui investissent dans la santé et le bien-être de leurs salariés bénéficient d’un taux de rétention des talents plus élevé. Selon le Baromètre WTW 2024, les salariés qui se sentent soutenus par leur employeur en termes de bien-être sont 66% plus susceptibles de rester dans l’entreprise sur le long terme.
– Réduction des coûts liés à l’intérim et au remplacement : En réduisant l’absentéisme, les entreprises diminuent leur besoin de recourir à des salariés temporaires pour remplacer les absents. Les coûts d’intérim peuvent rapidement grimper, en particulier dans les secteurs où la formation des remplaçants est coûteuse. Réduire l’absentéisme permet donc de mieux maîtriser ces dépenses.
Pour les entreprises industrielles qui souhaitent réduire leur taux d’absentéisme, voici des mesures concrètes à mettre en place immédiatement :
1. Évaluation de l’environnement de travail
2. Mise en place d’un programme de bien-être global
3. Formation des managers
4. Instaurez un suivi personnalisé des absences
5. Améliorez la flexibilité des horaires