ISLI – INTERVIEW DE MARIE-LAURE FURGALA, DIRECTRICE DE L’ISLI
Voici l’interview de Marie-Laure FURGALA directrice des programmes en global supply chain management de l’ISLI de KEDGE BS. Découvrez les formations de l’ISLI, comment les intégrer ou encore leurs débouchés et leur employabilité. Un échange riche et complet sur des formations connues et reconnues de la Supply Chain.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Marie-Laure Furgala, directrice des programmes spécialisés de l’ISLI. Avant d’être directrice de ces programmes, j’ai été diplômée du Mastère Spécialisé Promotion1995/1996 et j’ai travaillé pendant 25 ans en supply chain à des niveaux internationaux. J’ai repris la direction de ISLI fin 2018, il y a presque trois ans suite au départ de l’ancien directeur historique Dominique Estampe qui est resté plus de 30 ans à la tête de ces programmes. J’ai un lien très privilégié avec ces programmes car j’ai découvert la supply chain avec l’ISLI. À l’origine, j’ai une formation en Economie/Gestion et informatique et quand j’ai suivi le MS, j’ai vraiment découvert un autre univers. J’ai toujours eu une accroche très forte avec les programmes de l’ISLI. Pendant 20 ans, j’ai été membre actif de l’association des anciens et je venais régulièrement à la rencontre des étudiants lors d’interventions auprès des différentes promotions. Dominique Estampe m’a annoncé son départ lors d’une de mes interventions, il souhaitait qu’un ou une diplômé-e ISLI le remplace à la direction afin d’assurer une continuité. J’adore la supply chain, je pense avoir beaucoup à apprendre aux étudiants et j’avais cette volonté de transmettre. Cela arrive un peu tôt versus mes plans initiaux… C’est quelque chose que j’aurais sans doute fait en dernier virage à 55 ans mais il se trouve que j’ai pris ce grand virage un peu plus tôt que prévu ! J’ai hésité, mais on n’hésite pas longtemps car l’ISLI est une référence en formation Supply Chain et c’est une grande fierté d’être à la tête de ces programmes. J’ai la volonté de représenter tous les anciens et de porter haut les couleurs de la Supply Chain. J’ai pour moi, mon expérience professionnelle réussie puisque j’ai occupé des postes de directrice supply chain à des niveaux internationaux, j’ai beaucoup voyagé. Cela démontre également que la supply chain n’est pas qu’une affaire d’homme, qu’elle est dynamique et attire les femmes également.
La prise de poste ne fut pas de tout repos, le temps de rentrer dans le costume puisque c’est un nouveau métier pour moi. Prendre connaissance des accréditations, la norme ISO dédiée à l’enseignement supérieur et adapter le contenu des programmes aux besoins de l’entreprise et à l’évolution des métiers. C’est un grand challenge…
Qu’est-ce que l’ISLI ?
L’ISLI historiquement signifie Institut Supérieur de Logistique Industrielle et a été créé en 1984 sous l’impulsion de la chambre de commerce de Bordeaux et de l’ASLOG, qui est devenue maintenant France Supply Chain. L’école avait pour objectif de répondre à un besoin principalement de l’industrie sur des compétences en lien avec la gestion de production, la planification, l’approvisionnement, etc… C’est donc une école historique qui forme des BAC+5/BAC +6 avec une couverture nationale et internationale.
Maintenant, l’ISLI c’est deux formations initiales et une formation continue. Si je parle de la formation initiale c’est un mode 100 % en apprentissage sur la partie titre RNCP et mastère spécialisé avec environ 150 étudiants. Il y a également une formation Master of Science avec des étudiants internationaux, des promotions de 60 à 80 personnes selon les années et comptant entre 15 à 20 nationalités différentes. Il y a également une formation continue dispensée sur le campus de KEDGE Paris.
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Quel est le lien avec Kedge Business School ?
L’ISLI fait partie des programmes premium de Kedge. Kedge est historiquement la fusion entre l’école de commerce de Marseille et l’école de commerce de Bordeaux. L’ISLI dispense 3 programmes en global supply chain management : un mastère spécialisé accrédité par la Conférence des Grandes Ecoles, de niveau Bac+6, un Titre RNCP Niveau 7 de niveau Bac+5 et un Master of science entièrement dispensé en anglais de niveau Bac+5.
Quelle est la durée de la formation ?
Il y a le short track et le long track. Pour ceux qui souhaitent faire le master of science en long track sur 2 ans, ils rentrent avec une L3 en M1. Ils réalisent une année de préparation (l’année de M1) et continuent en M2. Ou alors ils rentrent directement en M2. Nous avons aussi des BAC +5 qui intègrent l’année de M2 et qui font le double diplôme, le titre car nous sommes une formation titrée RNCP niveau 7 et avec une thèse professionnelle qui rapporte des crédits supplémentaires, ils peuvent présenter un mastère spécialisé BAC+6.
Quel est le profil des étudiants que vous intégrez et combien sont-ils ?
Alors, il n’y a pas de profils type à l’ISLI. La force de ce programme est justement de mixer la variété dans les programmes. C’était déjà le cas lorsque j’étais étudiante, nous étions très peu à avoir suivi les mêmes études…, il y avait des étudiants de facultés, des ingénieurs… C’est toujours le cas ! Si je devais dresser un profil macro, je dirais qu’il y a à peu près 1/3 d’ingénieurs, 1/3 d’école de commerce et 1/3 d’universitaires au sens très large. Lorsque je dis universitaire, cela peut être des IAE, des science-éco, des DESU GOL, c’est vraiment au sens large, spécialisé ou pas en logistique et supply chain.
Quand vous dîtes ingénieur, ce sont des personnes qui passent des doubles diplômes ou qui passent leurs diplômes d’ingénieurs et qui viennent ensuite faire l’ISLI ?
Ces personnes passent leurs diplômes d’ingénieurs et viennent faire une spécialisation en supply chain après leur école d’ingénieurs. Par exemple, des ingénieurs en agroalimentaire qui viennent se spécialiser dans la supply chain pour atteindre des postes de directeur supply chain dans les secteurs de l’agroalimentaire. Cela peut être des ingénieurs pharmaceutiques qui souhaitent ensuite occuper des postes en lien avec la compétence technique initiale mais sur lesquels ils viennent rajouter une formation approfondie en supply chain management.
Est-ce qu’il a des personnes qui intègrent l’ISLI en étant déjà dans le parcours professionnel ? Des personnes qui ont déjà 3 voire 4 années d’expérience ?
Oui effectivement, nous avons des personnes dans ce cas même en formation initiale, soumises à l’apprentissage bien qu’il y ait une limite d’âge. Mais évidemment, on peut intégrer l’ISLI après un BAC +3 et 5 années d’expérience. En termes de validation, ce sont les directeurs de programmes qui valident les expériences. Vous pouvez aussi avoir des professionnels qui viennent dans le cadre de leur entreprise qui leur finance la formation en continu sur le campus de Paris.
Que comporte ce programme ISLI ?
Au niveau du programme, la formation en alternance/rythme alterné est en français, le master of science est en « full anglais ». C’est la première spécificité. Pour rentrer dans le master of science il faut avoir des prérequis linguistiques, en phase avec les validations TOEIC et TOEFL à savoir l’équivalent d’un niveau B2/C1. Pour suivre la formation en alternance, le premier prérequis c’est d’avoir l’entreprise d’alternance ! Souvent, on a déjà l’admission et ensuite on recherche une alternance. C’est un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation qui permet une certaine souplesse sur la date de démarrage du contrat.
Qu’est-ce qu’on y apprend ? Nous couvrons la supply chain end to end, à partir de l’amont, c’est-à-dire de l’approvisionnement, la gestion des stocks, la relation avec les fournisseurs en lien avec la partie flux d’informations. Sont également enseignés, la gestion de production, la planification, le lien avec le commerce d’un point de vue industriel mais d’un point de vue retail cela va être avec le marketing, la gestion des promotions, la gestion des gammes etc… Puis nous évoquons la gestion de production, tout ce qui est lié à l’amélioration continue, le lean, le six sigma… Il y a ensuite la partie distribution avec les réseaux de distribution en lien avec le retail ou pas, les flux financiers, les flux d’informations et puis la partie transport, distribution et relation client à travers les outils S&OP, mais surtout le lien avec les relations clients, les partenariats et les contrats avec les associés.
En transverse, nous avons toute la supply chain durable puisque c’est vraiment l’ADN de ce programme. La sustainable supply chain est prise en compte du début jusqu’à la fin y compris la reverse logistics, le développement durable dans l’ecodivers, l’ecodesign et puis la partie circulaire jusqu’à la partie bilan carbone. Nous disposons entre autres dans les certifications, d’une certification bilan carbone en lien avec l’ADEME. Tous nos étudiants qui valident le module sont donc certifiés bilan carbone.
Quel est le rythme d’alternance à l’ISLI?
Premièrement, c’est une alternance qui fait 568 heures donc c’est tout de même conséquent puisque ce sont des contrats d’apprentissage de 14 à 15 mois avec 88 jours de cours, ce qui est dense. Au démarrage les étudiants suivent 6 semaines de cours afin de débuter en entreprise avec les fondamentaux. Il s’agit d’une remise à niveau qui se déroule en langue anglaise pour que tous maîtrisent les fondamentaux et le vocabulaire associé. Le fait d’avoir des profils divers et variés engendre cette première étape nécessaire pour dérouler la suite du programme.
Une fois cette période de 6 semaines passée, le rythme d’alternance est d’une semaine de cours et 3 semaines en entreprise jusqu’à la fin de l’année. Nous rajoutons une journée, généralement la veille de la semaine école qui est une journée de travaux dirigés. En effet, les étudiants réalisent beaucoup de travaux de groupe, d’étude de cas, de challenge et nous planifions des moments de respiration qui leur permettent de travailler en équipe. Le travail en groupe est aussi l’occasion pour nos étudiants d’apprendre à travailler en distanciel et en équipe. Ce sont des promotions de 150 étudiants et nous essayons de créer des moments forts tout au long de l’année pour que le réseau se mette en place dès le début et tout au long du cursus. Nous comptons également des étudiants internationaux sur l’alternance.
À quoi mène ces formations ? Y-a-t-il des voies de métier plus empruntées que les autres ?
Le grand trait de dominance est tout ce qui est en lien avec les postes de responsable supply chain. Cela tombe bien car c’est ce à quoi mène le titre ! Il y a également de nouvelles fonctions comme des datas analyst, des designers de supply chain durable. Nous voyons de nouveaux métiers à travers les enquêtes de placement. Toutefois, la grosse majorité reste placée dans l’industrie. Le conseil est la deuxième voie de placement dans lequel paradoxalement il y a plus d’hommes que de femmes alors que dans l’industrie c’est l’inverse… Le retail et l’e-commerce sont en train de se faire une place également… Dans les métiers en lien avec l’industrie, tout ce qui est planification, gestion de la demande au sens large font partie des secteurs qui recrutent le plus en sortie de programme. Puis, les étudiants devenus professionnels évoluent rapidement vers des postes de directeur supply chain. J’en suis l’incarnation puisque c’est ce que j’ai fait ! Mis à part le transport, j’ai touché à toutes les spécificités de la supply chain aussi bien l’account manager, la relation client, la prestation de services, de sous-traitance industrielle, l’approvisionnement, la relation fournisseurs et même les achats. Le programme mène à tout, la seule limite c’est celle qu’on se met !
Après, il y a des appétences. L’avantage d’avoir des parcours et profils très diversifiés à l’ISLI est d’avoir des étudiants qui se placent dans tous les secteurs de la Supply Chain, logistique ou le transport. Nous avons la chance d’avoir une diversité forte de profils, ils peuvent donc se placer sur des postes transverses de chef de projet, d’optimisation ou dans des postes très techniques en lien avec la gestion industrielle par exemple ou en lien avec leur secteur d’activité d’origine.
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Est-ce qu’il y a des softskills ou des caractéristiques que vous aimez retrouver chez un postulant ?
Nous regardons tout d’abord si le postulant sait où il met les pieds. Cela peut paraître bizarre de dire ça mais cela a été une découverte pour moi de voir des candidats qui ne prenaient pas forcément le temps de se renseigner sur le programme. Je ne demande pas qu’ils aient une expertise technique en supply chain puisque c’est à nous de leur apporter mais je m’assure qu’ils se soient renseignés sur la formation, sur les métiers et surtout qu’ils soient porteurs des softskills que nécessitent ces métiers. Parmi cela, il y a le fait d’avoir cette adaptabilité de travailler dans l’incertitude, se réveiller le matin en se demandant quel va être le problème rencontré car s’il n’y en a pas, le job n’a pas d’intérêt. Nous vérifions également les compétences en communication à l’oral et à l’écrit car c’est primordial dans notre métier transverse. Nous allons donc les faire parler d’eux car l’objectif est qu’ils se sentent à l’aise mais on vérifie également qu’ils aient les softskills pour prétendre au métier visé. Nous regardons l’esprit d’équipe, l’agilité, s’ils vont savoir travailler avec l’incertitude sans stress.
Lorsque je mets les étudiants en situation dans certains cas d’étude avec des entreprises sur de la gestion de crise (grèves, pannes, pandémie etc… ), situations qu’ils seront amenés à vivre lors de leur vie professionnelle, je suis surprise de constater que certains ont encore le réflexe de dire qu’ils n’ont pas les données nécessaires. Sauf que dans la vraie vie, toutes les données ne sont pas disponibles et pourtant, il faut décider et aller de l’avant ! Il faut donc apprendre à travailler sans ces données et justement apprendre à bien communiquer. Il ne faut pas oublier que ce sont de futurs managers donc nous regardons s’il y a le terrain propice. Après, c’est à nous de les amener vers ces fonctions et de les faire progresser. La supply chain maîtrise 75 % des coûts d’une entreprise, il faut donc avoir les épaules pour vivre cette pression. Je regarde également s’ils sont ouverts sur le monde, acteurs de celui-ci. Je leur pose beaucoup de questions sur la géopolitique parce que la supply chain est sensible à tous ces aspects, la plupart auront des carrières internationales donc nous nous assurons qu’ils soient ouverts au monde et pas centré sur eux-mêmes.
Voilà ce que nous essayons de déceler : le projet, la connaissance de la formation et pas que la notoriété… On vérifie qu’il y ait une adéquation entre leurs projets professionnels et ce que nous pouvons leur apporter. Je vais m’assurer que du point A au point B l’ISLI soit le chemin. Notre objectif c’est de recruter des étudiants qui vont répondre à un besoin du marché et qui vont s’épanouir professionnellement.
Concernant la parité, comment travaillez-vous pour faire évoluer cette tendance ?
Je ne vise pas la parité dans nos recrutements mais j’essaie de rendre la supply chain attractive pour les femmes.
Je fais beaucoup de témoignages, je suis membre du Conseil d’Administration de France Supply Chain dans lequel j’interviens dans le Lab RH pour cette partie attractivité auprès des jeunes au sens large. J’ai réalisé une enquête avec deux chercheuses de Kedge sur la féminisation du métier que nous avons publiée entre autres dans The Conversation. Je m’appuie sur le réseau très réactif de plus de 4000 diplômés pour savoir où sont placées nos femmes ISLI. Nous avons fait des études de salaires, des études de profils, nous avons regardé si l’expatriation a eu un impact sur leurs carrières…
Ma dernière enquête de placement date de début d’année, nous avons eu plus de 700 répondants ce qui nous permet de savoir où vont nos ISLI et de les voir évoluer toutes promotions confondues.
Lorsque j’ai fait l’ISLI nous étions 6 femmes sur une promotion de 46, ce qui est très peu. On reste tout de même sur des ratios 70/30 % en France. Nous faisons régulièrement des enquêtes de placement et malheureusement la parité au niveau du salaire, n’est pas encore atteinte. Au niveau des effectifs on tourne autour de 30 % en France et de 40 % sur les internationaux, il y a encore du chemin à faire.
Nous essayons de trouver des clés et surtout nous les aidons via des témoignages et de belles rencontres ! Pour ma part, j’ai eu plusieurs postes de direction et je voyageais très souvent… et j’ai eu deux enfants…qui semblent avoir bien survécus ! J’essaie de casser un petit peu ces codes, je discute beaucoup avec elles. J’essaie de développer cette espèce d’aspiration à lever les barrières, à leur donner les clés sur les références salariales car l’important c’est de bien démarrer et ce n’est pas parce que ce sont des femmes qu’elles doivent être moins payées. Je leur donne des repères de carrière, certainement parce que c’est ce qui m’a manqué à ma sortie de l’ISLI. Je leur donne aussi des repères par rapport à leurs choix de vie professionnelle et personnelle. Il y a également beaucoup d’intervenants femmes à l’ISLI. La meilleure façon de casser ce mythe c’est de leur démontrer factuellement que la parité doit être la norme.
Est-ce que vous mettez des actions en amont pour rééquilibrer et pouvoir avoir davantage de postulants ?
Nous avons à Kedge une doyenne associée à l’inclusivité qui est aussi professeure en Supply Chain, Anicia Jaegler très active, ça aide. Il y a également une équipe promotion pour conseiller et recruter les étudiants français et internationaux. Cette année le programme compte 11 nationalités différentes et nous savons que l’international draine plus de femmes.
C’est un constat rassurant, les femmes font de plus en plus d’études supérieures de niveau Mastère et donc elles sont de plus en plus nombreuses : 30 % sur l’Alternance et 40 % sur le MSc…
Dans la sélection, nous regardons l’adéquation entre le poste, la personnalité et la capacité d’évolution de la personne que ce soit un homme ou une femme. Par contre une fois que la compétence est là et que nous en avons l’opportunité, les femmes sont mises en avant. J’ai eu des mentors dans ma vie professionnelle qui m’ont énormément aidée. J’essaie d’être ce type de repère pour les étudiants et j’essaie de leur drainer des intervenants extérieurs ou des professeurs internes qui ont cette envie dans leur ADN. Et il y en a, il suffit de les trouver. Il y a beaucoup de conférences, de témoignages, le réseau est aussi très fort.
Avez-vous une dernière chose à dire aux futurs postulants, aux étudiants qui souhaitent s’orienter vers l’ISLI ?
L’ISLI délivre plusieurs certifications dont le Bilan Carbone … Nous travaillons sur d’autres certifications avec notre Centre d’Excellence en Suplly Chain (CESIT) de KEDGE. J’ai remis le lean manufacturing au cœur du programme en lien avec la RSE / le développement durable parce que cela me paraissait important. 60 % de nos anciens se placent dans l’industrie et malgré la phase de désindustrialisation que nous avons connue, je pense que nous allons nous réindustrialiser de plus en plus ou si ce n’est pas le cas, il faut des supply chain managers qui connaissent et aient cette expertise pour discuter avec nos fournisseurs correctement de la partie gestion industrielle. J’ai ré-intégré au programme des cours sur le retail car c’est complémentaire et en forte demande. Cette particularité de l’e-commerce, retail est demandeuse de bons profils en Supply Chain.
Je travaille également sur des modules optionnels pour la prochaine rentrée avec notamment un module en lien avec l’entrepôt de demain (automatiser, robotiser, améliorer etc…). Nous allons également faire un module dédié au retail. En plus du tronc commun, nous allons aller dans le détail du management du retail, du management dans l’entrepôt car on ne manage pas des opérateurs en entrepôt comme on manage des cadres ou des agents de maîtrise ou bien encore des opérateurs dans l’industrie. Enfin, le dernier module s’oriente sur tout ce qui est analytique et simulation. Finalement, les étudiants pourront choisir entre différentes options, la spécificité où ils veulent passer plus de temps et aller davantage dans le détail.
Notre objectif est de répondre aux besoins des entreprises : les spécificités, les compétences qu’ils viennent chercher que ce soit des compétences techniques ou liées aux softskills. On cale nos recrutements et on fait évoluer notre formation pour répondre aux besoins des entreprises en Supply Chain et assurer une dynamique prospective sur les enjeux.
On a beaucoup de partenaires d’entreprises au niveau du programme et de l’école avec qui l’on crée beaucoup de challenges. Cette année, nous avons remporté le Amazon Innovation Award en Supply Chain avec les ISLI internationaux et nous menons un challenge avec Cdiscount avec nos étudiants alternants.
La COVID nous a permis de développer des cas de Supply chain crisis avec plusieurs entreprises qui sont très présentes au sein du programme ISLI. Il est primordial de rester connectés et de faire évoluer la formation en lien avec les évolutions et besoins du marché. De nouveaux postes apparaissent, nous préparons donc nos étudiants. Nous nous efforçons d’imaginer les métiers de demain en Supply Chain en capitalisant sur les recherches de nos professeurs chercheurs. Au-delà de l’aspect académique, il faut aussi se préparer au monde de demain.
Nous leur apprenons à travailler et gérer leur profil Linkedin et l’importance d’être actif et connecté. Nous avons d’ailleurs un groupe privé LinkedIn ISLI qui fonctionne très bien ! Je le dis aux futurs candidats et à nos étudiants, ici c’est « ISLI Forever » ! Lorsque des postes sont à pourvoir, le réseau se met en marche, on n’oublie pas nos anciens… On cible et diffuse via des groupes de réseaux privés sur Facebook en fonction de l’expertise demandée… Le réseau est aussi ce que viennent chercher les étudiants.
L’ISLI c’est aussi un centre de recherche et d’expertise international en supply chain qui est le CESIT. L’ensemble de nos professeurs internes à l’ISLI sont chercheurs en supply chain avec deux forces : la sustainable supply chain et les opérations, le last mile delivery, les smart cities. Nous avons des chercheurs renommés dans ces domaines en partenariat avec des entreprises. Nos étudiants bénéficient de cette excellence académique.
L’ISLI se partage donc entre le monde académique extrêmement qualitatif de KEDGE sur des domaines très pointus et la force du réseau d’entreprises partenaires. Le taux de placement à la sortie est excellent, preuve que l’équilibre est le bon.
Ce sont des programmes de référence qui forment à un métier porteur de sens en forte tension.
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